par Malugui 3 » 26 Août 2014, 17:59
Je suis avec intérêt et un peu d’amusement ce fil sur le concept de « bout sacrifié ».
- Intérêt, car en 45 ans de navigation, mouillages et amarrages dans des conditions et régions variées, je n’ai jamais pratiqué, ni vu pratiquer cette méthode. Si cela avait été le cas au cours de 51 étapes autour de la Baltique cet été, ça aurait pu représenter plusieurs centaines de mètres de bout et amarres diverses « sacrifiées"!!
- Amusement, car les manoeuvres de port font effectivement partie du spectacle habituel des ports et marinas où que l’on soit. Il faut dire que ça n’est pas toujours facile, en particulier avec un Ovni sans propulseur d’étrave.
On apprend beaucoup de ces observations. Il y a quelques jours dans le port d’AEroskobing au Sud du Danemark (escale à ne pas manquer pour ceux qui naviguent dans le coin), j’ai assisté à deux manoeuvres instructives:
- Amarrage au ponton en marche arrière par vent de 3/4 arrière de 15-20 noeuds d’un « petit » 3 mats de 45 mètres de long. Trois personnes seulement à la manoeuvre, le barreur et deux équipiers. Pas un cri, pas d’effort apparent. La manoeuvre a consisté à porter une garde à terre, amarrée sur le quai au niveau de l’arrière du bateau, puis à mettre en marche avant lente pour venir se caler, sans difficulté, le long du ponton, malgré le vent de travers.
- Un peu plus tard c’était un voilier d’une douzaine de mètres avec 6 équipiers qui ont passé dix minutes à pousser, tirer de bouts dans tous les sens (l’envoi des amarres à terre était particulièrement amusant) en s’engueulant!
Moralité, il faut apprendre et s’entrainer à manoeuvrer son bateau, en équipage réduit et dans toutes les conditions, en préparant calmement les manœuvres. Ce qui me frappe, c’est le fait qu’on pratique trop peu des manoeuvres simples avec une amarre servant de pivot, fixée rapidement sur le quai, puis se servir du moteur pour se rapprocher ou se dégager du quai (on ne retient pas un bateau de 10 tonnes à bout de bras). Cela suppose bien sûr de passer les amarres en double et de ne pas les fixer au quai.
Il y a régulièrement des articles à ce sujet dans les revues nautiques qui montrent comment prendre et se sortir d’un amarrage à quai avec le vent de travers qui vous plaque et autres situations. C’est même assez amusant à faire. Cela m’est arrivé à plusieurs reprises cet été et je n’ai pas eu (encore ?) à recourir à un « bout sacrifié ».
Ceci dit, une fois encore personne n’est à blâmer dans une manoeuvre de port dans des conditions difficiles et l’aide des voisins de ponton est toujours bienvenue !!!
Luc sur Malugui 3 qui vient de se "poser" pour 9 mois à Augustenborg au Danemark