Ces quelques mots pour vous faire part de notre expérience avec un régulateur d'allures.
1: Il y a 25 ans, lors de notre tour du monde sur Chiloé, un Ovni 28, nous étions équipés d'un régulateur Navik. Remarquable. Il a barré les 95% du temps de ce tour du monde. Réactivité et sensibilité hors pair. Nous pouvions même naviguer plein vent arrière, régulateur réglé sur 180°, sans empanner sauvagement! Mais il avait fallu faire faire un véritable "Beaubourg" en inox pour l'installer en arrière du safran de l'Ovni 28 qui se trouve sur le tableau arrière.
2. Sur Chamade nous avons un pilote automatique Raymarine et en sommes enchantés. Toutefois pour les longues traversées (plus de 3 jours) un régulateur nous a semblé nécessaire, non seulement pour des questions de consommation électriques mais aussi pour une question de sécurité. Pas envie de barrer 24/24 si panne de l'électronique.
3. Nous avons fait le choix du Windpilot. (Le Navik n'est pas assez costaud pour un bateau de cette taille). Il a été installé d'origine par Alubat afin de s'assurer d'une bonne fixation sur la jupe arrière (renfort d'origine sous la jupe)
4. Nous ne l'utilisons que pour les grandes traversées. Son fonctionnement est très bon pour autant que le vent apparent soit supérieur à 8-10 noeuds. Sinon il est un peu engourdi, voir même totalement amorphe. Le pilote électrique reprend du service dans ces conditions.
Le Windpilot n'est toutefois pas aussi réactif que le Navik, et par conséquent nous oblige à garder 10 à 15° de marge avec le vent arrière au minimum, pour éviter l'empannage.
Comme le pilote électronique d'ailleurs, il nécessite de bien régler le bateau pour que celui-ci soit bien équilibré. On prend donc un peu plus de marge et le premier ris intervient un peu plus tôt.
Le système de serrage-desserrage du moyeu d'entraînement avec deux écrous papillon permet de régler très facilement le trim de barre.
L'autre avantage est de pouvoir installer les drosses, et de les tendre correctement pendant que le bateau navigue sous pilote électrique, cela en maintenant les écrous papillon dessérés. Au dernier moment on règle l'angle de l'aérien, on libère le pilote automatique et on serre les papillons, le régulateur a repris le contrôle en moins de 3 secondes.
Mais il faut tout de même un peu de temps pour bien comprendre le fonctionnement et régler l'engin de manière optimum. L'expérience acquise avec le Navik à l'époque nous a été bien utile.
5. Pour stabiliser l'immergé dans l'eau lorsque nous ne l'utilisons pas nous avons ajouté un petit targette en bois qui immobilise l'aérien et maitient donc l'immergé en position neutre.
5. L'un de ses grands avantages est de pouvoir être démonté en quelques minutes à l'arrivée. On démonte l'aérien (20") puis l'immergé (1 minute) et enfin en ne démontant qu'un seul boulon, l'ensemble de la mécanique replié regagne le coffre arrière en moins de 10 minutes. Ne pas oublier toutefois de bien marquer ses bouts afin de pouvoir retrouver ses réglages au remontage.
6. Ainsi lors des périodes de navigation côtière nous ne gardons à poste que l'embase du système et pouvons ainsi mettre l'annexe et son HB sous le portique sans problème. Inutile de préciser que dès l'origine l'échelle de bain a été installée décalée sur bâbord.
Voilà pour ce petit retour d'expérience qui en résumé dit que sur un programme transocéanique, nous sommes très contents de disposer d'un régulateur d'allures, et du Windpilot en particulier.
Bon vent à tous
Marc
http://www.chamade.ch