Navigation en solitaire

Que ce soit par goût, par concours de circonstances, ou faute d'avoir trouvé un compagnon ou une compagne à votre convenance, vous pensez naviguer en solitaire. Que vous soyez un solitaire par tempérament : de caractère ombrageux, besoin de silence, recherche de la méditation, amour de l'exploit, égocentrisme, voire nombrilisme; ou par obligation : chagrin d'amour, divorce, simple timidité; la navigation en solitaire vous réserve des joies méconnues de beaucoup.

Techniquement naviguer en solitaire sur un voilier conçu et équipé pour des manœuvres en équipage réduit n'est pas plus difficile, en fait souvent plus facile, que d'emmener un équipage de néophytes. Il suffit de bien anticiper les changements de temps, et de décomposer les manœuvres en y réfléchissant au préalable et en prenant son temps. Souvent le plus difficile, pour ceux qui n'ont pas l'expérience du solitaire, est la gestion du sommeil et de la solitude. Dans les zones de navigations fréquentées, il faut s'entrainer à dormir par tranches de 15-20 minutes, afin de pouvoir assurer une veille continue. Difficile la première, voire la deuxième nuit, mais beaucoup plus facile ensuite de s'endormir immédiatement pour récupérer pendant 15 à 30 minutes, se réveiller (utiliser des alarmes crescendo et puissantes), se rendormir... Les aides à la navigation, comme les radars, l'AIS, les pilotes, les alarmes en tout genre, ont beaucoup facilité la tâche du solitaire.

Au grand large disposer d'un poste BLU permettant d'entrer en contact avec les réseaux radio-amateurs est intéressant pour non seulement obtenir la météo et donner des nouvelles aux proches, mais aussi rechercher une certaine convivialité, voir par ex. le Réseau du Capitaine, que ne pourra offrir même le meilleur des téléphones satellites.

L'un des plus grands dangers guettant le navigateur solitaire est de tomber à l'eau et de voir impuissant son bateau s'éloigner tout seul. Il faut disposer d'un bon équipement simple et fiable afin de pouvoir s'attacher rapidement et facilement dès que l'on manœuvre, notamment sur le pont. La qualité et l'ergonomie des nouvelles vestes de ciré ou des vestes de quart avec harnais intégré contribue à l'amélioration de la sécurité pour tous les marins, en solitaire comme en équipage.
Il existe aussi des télécommandes de pilote automatique pour navigateur solitaire qui peuvent mettre celui-ci en butée pour que le bateau change de cap et fasse en théorie des ronds dans l'eau. Suivant la voilure, le vent, l'état de la mer et sa température, le bateau peut continuer à dériver sans que même un bon nageur transis par le froid et gêné par ses habits mouillés arrive à le rattraper rapidement...D'autres laissent trainer un bout à l'arrière du bateau, on a tous lu l'histoire du marin sauvé par sa ligne de loch Vion à l'époque ou celui-ci fonctionnait avec une hélice trainée dans l'eau...le plus sûr étant quand même de s'attacher systématiquement pour ne pas passer par dessus bord.

Quant à la gestion du stress et de la solitude, c'est vraisemblablement personnel. Certains parlent à leur bateau, aux dauphins, aux oiseaux ... ou à eux mêmes. Sachez qu'étant seul vous serez plus proche des éléments; certes sans pouvoir partager vos craintes lorsque la situation s'avérera difficile, mais certainement en parfaite communion avec l'océan, votre voilier et le cosmos, lorsque les conditions de navigation seront favorables !
De nombreux solitaires se sentent très heureux au large en tête à tête avec leur monture, ce qui ne les empêche pas de rechercher de la compagnie aux escales !

A noter des ouvrages de références et livres utiles à lire pour approfondir ce sujet : voir ici

A voir aussi sur le même sujet :

Achat Ovni 395 neuf ou 435 d’occasion ?
Quant au maniement en solitaire pas de grosse différence notable à mon avis, surtout en mer, car surfaces de voile pas significativement …

Commentaires ou questions ? : utiliser la rubrique grande croisière du forum