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Cyclones et dépressions tropicales

Pour mieux comprendre la météo marine et son évolution

Dépressions et tempêtes tropicales, cyclones, ouragans ou typhons :

Un cyclone est une perturbation à circulation tourbillonnaire des régions tropicales. Une énorme masse de nuages pouvant s'étendre sur un diamètre de 300 à 500 km, semble s'enrouler autour d'un centre chaud (formation d'un oeil dans le cas d'un ouragan). En Atlantique et Pacifique Est, on parle de dépressions tropicales (vents soutenus jusqu'à 63 km/h ou 34N, numérotées chaque saison, fortes pluies), tempêtes tropicales (vents de 63 à 117 km/h ou 63N, nommées avec un prénom, mer grosse), et ensuite d'ouragan ou huriccane en anglais (terminologie utilisée par le centre américain de Miami). Dans d'autres régions du monde on utilise le terme générique cyclone (Réunion, océan indien) ou encore typhon (Pacifique occidental, Mer de Chine).
Quant aux trombes marines (tornades sur la terre) ce sont des phénomènes très localisés (quelques centaines de mètres) issus de cumulonimbus orageux particulièrement développés. Si les vents peuvent aussi être violents (150-200 km/h), la durée de vie d'une trombe, liée à la présence d'air relativement froid et de ces gros nuages de forte instabilité au dessus d'eau maritime chaude, est courte et de l'ordre de quelques minutes.

Conditions de formation des cyclones :

structure cyclone

Une zone perturbée doit pré-exister, c'est à dire un amas nuageux issus de la ZCIT (voir glossaire meteo), une ligne de grains (nuages orageux), une onde tropicale (dépression tropicale); ou encore une perturbation tempérée descendue en latitude prenant des caractéristiques tropicales (centre dépressionnaire chaud).
La température de l'océan doit être élevée (on parle de min. 26 C sur 50 cm de profondeur), car c'est l'eau chaude qui va servir de carburant à cette phénoménale machine à vapeur. Le cyclone est donc un phénomène essentiellement maritime, qui peut se dissiper en 24 H une fois au dessus des terres.
Les vents doivent être relativement homogènes de la surface au sommet des nuages; car le cisaillement vertical des vents en altitude (phénomène observé par les météorologues et surveillé lors de la formation de tempêtes tropicales) affaiblit la formation d'un cyclone en désolidarisant son œil. Un courant d'air ascendant favorisé par des masses d'air instables se mettant en place, une dépression de surface et une haute pression en altitude se créent. L'"effet cheminée" ou divergence de haute altitude fonctionne si l'air ascendant peut s'échapper une fois arrivé en haut; la situation étant particulièrement propice lorsque le phénomène se retrouve en haute altitude sur la bordure occidentale d'une dorsale ou axe anticyclonique.
Une condition importante à retenir et absolument nécessaire : le phénomène ne doit pas se retrouver trop près de l'équateur pour que la force de Coriolis soit suffisamment forte pour entraîner cette circulation tourbillonnaire. Sans cette dernière, et c'est le cas sous l'équateur, la force de pression comble immédiatement toute velléité de creusement dépressionnaire. On parle de 6 à 7 degrés de Latitude minimum pour qu'un cyclone puisse se former.

Zones et périodes de formation des cyclones :

zones cycloniques

Les cyclones nécessitant une zone perturbée, souvent au sein de la ZCIT, vont se former en période d'été, où cette dernière est la plus étendue, et les eaux maritimes les plus chaudes. Dans l'hémisphère Nord ce sera de mi-Juin à mi-Novembre (avec parfois quelques tempêtes tardives !). On observe un maximum d'activité cyclonique aux Antilles de la mi-Août à la mi-Octobre. Dans l'hémisphère Australe la saison cyclonique s'étend de Novembre à Avril. A la Réunion la pleine saison allant de fin Décembre à début Avril.
Les régions proches de l'équateur (en dessous de 6 degrés de Latitude) et les zones maritimes avec courants et eaux relativement froides (Atlantique Sud et Est du Pacifique Sud - courant froid de Humbolt le long des côtes Chili-Pérou), sont à l'abri des cyclones; à quelques exceptions près (ex. des tempêtes tropicales sur Sainte Hélène et le Brésil, mais rares... à moins que le changement de climat de la planète ?).
Les années d'El Niño (anomalie de température de surface du Pacifique Sud Oriental suite à l'inversion des vents et courants dominants) l'activité cyclonique diminue en Atlantique (ex. 1982, 1997 ou 2009). Par contre les risques de voir un cyclone majeur frapper la Polynésie augmentent.

Echelle de Saffir-Simpson :

Les tempêtes tropicales les plus fortes appelées Ouragans sont classées en cinq catégories, faisant référence à l'échelle de Saffir-Simpson.

  • classe 1 : vents maximums compris entre 118 et 153 km/h
  • classe 2 : vents maximums compris entre 154 et 177 km/h
  • classe 3 : vents maximums compris entre 178 et 209 km/h
  • classe 4 : vents maximums compris entre 210 et 249 km/h
  • classe 5 : vents maximums dépassant 249 km/h, c'est la catégorie reine des super-cyclones.

Les dangers du cyclone :

C'est dans l'anneau (ou "mur") à la périphérie de l’œil (centre de 20 à 40 km, avec peu de nuages et de vent) qu'un ouragan présente ses aspects les plus dangereux et dévastateurs : vents très violents, pluies diluviennes, houle et marée cyclonique (montée des eaux).
Si des vents très violents soutenus de plus de 200 km/h vont détruire lignes électriques, habitations précaires, végétation; la majorité des dégâts provient souvent des pluies diluviennes (glissement de terrain, inondations) et des effets de la mer en bordure d'océan. La marée de tempête (afflux d'eau maritime dû aux courants de surface générés par les vents cycloniques et aspiration sous l'effet de très basses pressions), conjuguée à une forte houle se transformant en énormes rouleaux au voisinage de la côte, va inonder et détruire le littoral.

Notion de demi-cercle dangereux :

Dans l'hémisphère Boréal (c'est l'inverse sous les latitudes Sud) le demi cercle le plus dangereux est la partie droite, soit Nord pour un cyclone se déplaçant d'Est en Ouest. Dans ce demi-cercle les vents vont s'additionner à la vitesse du déplacement; un Ouragan passant dans le Sud d’une île Antillaise causera plus de dégâts que s'il était passé à son Nord. De plus pour un navigateur se retrouvant sur la trajectoire du cyclone, c'est là que la mer est la plus déchainée et que vents et courants porteront vers le mur du cyclone. Il faut soit essayer de fuir (dans ce cas vers le Sud) sans jamais couper la trajectoire du cyclone ou de prendre la cape tribord amure (babord dans le Pacifique Sud ou océan Indien Sud).

Suivi des cyclones :

D'après les statistiques des 30 dernières années, pas loin de 90 tempêtes tropicales se forment chaque année, la moitié atteignant le seuil d'Ouragan. Ces phénomènes sont malheureusement très dévastateurs, souvent sur des régions déjà démunies, mais sont essentiels pour les échanges thermiques de la planète.
Comme beaucoup de ces régions tropicales sont dans l'obligation de co-habiter avec ces phénomènes naturels, des centres de suivi et d'alerte ont été mis en place; ex. : Centre NOAA Ouragans.
Voir le suivi des cyclones et aussi les météos des régions concernées pour les historiques et alertes, ex. cyclones meteo marine antilles.

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