sauf que l'on parle ici de dériveurs intégraux de croisière et non d 'open 60 ou 6m50 de course !
Loin de moi l'idée de nier que l'architecture navale n'évolue pas et que la plaisance ne profite pas des avancées réalisées dans la compétition. Rien que la puissance des ordinateurs, qui permet aujourd'hui de nombreuses simulations et donc optimisations, y contribue chaque jour.
Cependant dire que par exemple l'Ovni 365 est plus rapide que le 395 (en fait plus long et plus toilé) par que sa carène est extrapolée de ces bateaux de course et que sa longueur à la flottaison (statique

) est supérieure, me semble une belle "couillonade", pourquoi ?
Tout d'abord sur un open 60, ou encore plus évident sur un proto 6m50, on est très toilé (surface de voile sur les derniers protos participant à la mini transat assez voisine de l'Ovni 365 qui fait pas loin du double de longueur). Cette puissance motrice couplée à une carène de fait planante va permettre de dépasser la vitesse limite critique sans problème. Si l'on prend k=2.4 (k en général plus faible que sur carène avec AR pincé) et une longueur de flottaison dynamique qui s'approcherait de la longueur de coque de 6.5 (cas très optimiste !) on obtiendrait Vl= 6.1 N . Or force est de constater que ces protos peuvent naviguer à plus de 10 N sur de nombreuses heures d'affilé, voir dernière mini transat avec alizé modéré de 15-20 N au N du Brésil. Même les pogos de série dépassent les 8N de moyenne sans pb.
Ces bateaux open 60 ou minis profitent d'un système de rappel et lest super efficace pour ne pas dire optimum (quille profonde avec positionnement du lest à l'extrémité dans un bulbe, quille articulée avec possibilité de l'orienter au vent, ballasts, matossage)
Ce n'est pas du tout le cas de configuration de tout dériveur intégral, qui par définition va hériter d'un lest "mal" positionné cad haut et relativement très important par rapport au déplacement total (30 %). De plus ces bateaux sont souvent peu toilés (cf. homologation catégorie A, AVS, etc). Je comprends que peu de plaisanciers accepteraient un tirant d'eau de plus de 3 m (à moins de vouloir effectuer une circumnavigation sans s'arrêter

) et de réduire équipage et charge pour ne pas "enfoncer" la carène. Les dériveurs intégraux supportent eux très bien la charge, mais voilà mis à part quelques grands surfs affolant momentanément le speedo (pouvoir relever la dérive est un avantage), il ne faut pas espérer des moyennes bien supérieures à cette fameuse Vl !
Ce qu'on gagne d'un côté, on le perd souvent d'un autre.
A nouveau, je ne dis pas que ces nouveaux plans Lombard ne constituent pas un progrès, car beaucoup d'éléments me font en fait penser le contraire, je dis seulement que cette histoire de vitesse basée sur une longueur à la flottaison (statique !) supérieure ne tient pas.