Ces structures peuvent être intimement liées sans que leurs vitesses ne soient identiques. C'est le cas aussi des ondes, avec une confusion fréquente entre la vitesse d'une onde (ex de la houle) et la vitesse réelle des particules en mouvement. Différence d'autant plus grande que le milieu de propagation est moins "élastique".
Pour mieux comprendre, il faut observer l'évolution des masses d'air sur une hauteur correspondant à la première dizaine de km (régions tempérées, en gros altitudes de vol des avions de lignes), les mouvements verticaux, ce qui se passe en altitude, et bien sûr la cyclogénèse, la formation et l'évolution des dépressions.
Ne pas oublier de regarder les cartes d'altitude (ex 500 hpa, 850 hpa) en plus de celles plus classiques au niveau de la mer.
Sur les cartes de surface (ex pression/isobares) on voit que ces phénomènes sont souvent de grande taille, dont le déplacement horizontal, généralement vers l'est peut sembler parfois erratique en s'arrêtant ou s'orientant vers le Nord ou le Sud. On assiste par ex. (voir modèle historique du front polaire) à un mouvement des masses d'air le long du front froid, air froid au sol plus dense et difficile à déloger (comme pour les courants marins, les masses d'air ne se mélangent pas facilement), l'air chaud humide (tropical) est poussé en altitude créant une dépression et de la condensation, ce qui veut dire nuages et précipitations.
Déplacement faible et parfois stationnaire lors du creusement de la dépression, avant qu'elle ne soit emmenée par le flux d'altitude (voir aussi zone barocline).
Ce flux, surnommé par les météorologues
"rail des dépressions", va conditionner leur déplacement et leur activité. Un peu comme si un ventilateur puissant soufflait au niveau du plafond prenant la forme d'un gros tuyau ou d'une veine de soufflerie, entrainant l'ensemble, malgré des forces de frottements pour les couches les plus basses.
Les cartes d'altitude, en particulier les 500 Hpa, correspondant à la mi-hauteur (environ 5500m), sont parlantes.
Par ex. des vents forts (i.e. 50-60 N à 5500 m) indiquant des contrastes thermiques importants, un affaissement du jet, ou encore des différences de vitesse dans les flux à 500 Hpa contribuent fréquemment à la cyclogénèse.
La direction de ces flux 500 hpa et leur vitesse renseigne sur le déplacement de la dépression (ex vitesse en gros de moitié dans la même direction lorsque faible courbure des isolignes), car elle va suivre de près la position du courant-jet. Le rail va orienter et déterminer la force de chaque dépression.
Sur les trains de dépressions traversant l'Atlantique et atteignant l'Europe, on observe qu'une dépression est généralement située du côté droit du jet tout en étant peu marquée et assez loin de celui-ci. Puis elle s'en rapproche et se renforce. Lorsqu’elle passe sous le jet et se retrouve du côté gauche, son creusement s’accélère brusquement. La dépression atteint alors son stade de maturité Enfin, elle s’en éloigne et perd de son activité. Voir aussi les différentes phases : précurseurs, développement, maturité, occlusion; du modèle historique norvégien d'ondulations d'un front froid polaire à la vision plus actuelle de
configuration zonale du rail, avec les zones de convergence et de divergence aux entrées et sorties du jet, vents les plus forts au coeur du jet, création d'un appel d'air des couches inférieures et convergence en surface, synchronisation d'un tourbillon précurseur en altitude et un autre proche de la surface ...
Pour ajouter à ces interactions réelles entre courant-jet ou ce "rail" et les systèmes dépressionnaires (voir interactions "non linéaires') : si les faibles dépressions sont entraînées par le jet, sans presque le modifier, les dépressions vigoureuses provoquent des vents forts pouvant déplacer les masses d'air, vont aussi modifier la position et l'allure de ce courant jet, pouvant le déformer, le déplacer, l'allonger, voire le casser. Une part de l'énergie puisée lors de la formation de la dépression est restituée au "rail". Ce qui, en retour, va influencer la trajectoire et le développement des dépressions, une belle interdépendance.
Pour ceux que ce sujet intéresse, lire sur le site des recherches météorologiques dont Météo France est un acteur principal :
http://www.cnrm.meteo.fr/dbfastex/recyf_temp/