Routage meteo

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Bonjour,
En préparation pour un voyage de deux ans et avant quelques nouveaux achats aux salon nautique en Décembre, je me demande quelles seraient les bonnes solutions actuelles pour effectuer nos plus grandes traversées dans de bonnes conditions.

Que pensez-vous du routage météo ? Avez vous utilisé les services d'un routeur professionnel ? Quel est le coût approximatif pour par exemple une transat ?

Nous ne sommes évidemment pas en course, mais un bon suivi de la météo pourrait nous éviter les zones potentiellement dangereuses (tempêtes, zones orageuses) et la pétole; contribuant ainsi à augmenter notre sécurité et notre plaisir, surtout pour ceux de l'équipage qui semblent préférer la vie aux escales aux traversées !

Ma première idée est bien sûr de prefectionner mes connaissances météo (j'ai trouvé les introductions à la météo en grand voyage très bien faites sur ce site, bravo aux concepteurs) et de me procurer le matériel nécessaire pour recevoir toute la météo à bord. Cependant le coût total étant assez élevé (exemple du logiciel Max Sea, avec du matériel de transmission BLU plus modem ou téléphone satellite interconecté avec l'ordinateur de bord. Pour un long voyage de plusieurs années c'est sans doute cette solution que je retiendrais, mais pour un plus petit trip avec seulement quelques grandes traversées pouvant se compter sur les doigts d'une seule main, je me pose sérieusement la question d'avoir recours à un routeur ??

[Morgane]

L'océan est un des derniers espaces de liberté, alors pourquoi continuer à se faire assister ?
De toute façon il vous faudra investir dans des moyens de communications au large pour rester en contact avec votre routeur ?!

[luly]

C'est vrai que pour un bateau qui va parcourir les océans du monde pendant de nombreuses années il vaut peut être mieux s'instruire en météo et s'équiper pour pouvoir recevoir bulletins et fichiers de vent ou gribs à bord en toute autonomie.
Par contre pour un voilier traversant occasionnellement et probablement avec un équipage moins expérimenté le recours à l'aide d'un routeur ne me semble pas dénué de sens.
Je connais de nombreux plaisanciers qui utilisent soit un routeur soit des services méteo professionnels (meteo France et collègues) avant d'entreprendre une première traversée du golfe de Gascogne ou une transat. Souvent un bon moyen de choisir une bonne fenêtre météo pour partir, et rassurer l'équipage. Le matériel de communication n'est plus prohibitif, on peut par exemple très bien louer un téléphone satellite Immarsat ou autre le temps d'une transat.
De toute façon lors des grandes traversées occasionnelles ou en circumnavigation, il est bon de garder un contact à terre qui puisse suivre la progression du navire, alors que ce soit famille, ami, ou pourquoi pas un routeur ?

[Dummy]

j'ai trouvé les introductions à la météo en grand voyage très bien faites ...

Merci pour ces encouragements, ça fait plaisir !
je pense que vous avez du voir cette page sur la météo à bord d'un bateau et notamment sur l'utilisation des gribs (fichiers de vents).
A noter aussi des logiciels de navigation opensource (c.a.d. gratuits) comme openCpn lisent maintenant ces fichiers en plus des cartes marines.

L'océan est un des derniers espaces de liberté, alors pourquoi continuer à se faire assister ?

A chacun ses choix !!

De toute façon il vous faudra investir dans des moyens de communications au large pour rester en contact avec votre routeur ?!

plus vraiment prohibitif, on peut louer un iridium pour environ 60 Euros la semaine (ajouter frais de communications, de caution et de retour sécurisé par ex. par DHL à la fin de votre traversée) Pour les communications on peut acheter des forfaits prépayés ex. 60 minutes valables 2 mois pour un peu plus de 100 Euros. De plus pas mal d'infos peuvent s'échanger par SMS.

[GJOA]

A mon humble avis il faut relativiser un peu ce nouvel engouement qui nous vient de la course au large. Un bateau de croisière bien chargé va se déplacer beaucoup plus lentement que la grande majorité des phénomènes météorologiques.
En général on va subir, au lieu de surfer sur les fronts comme peuvent le faire les grands catamarans de course océanique.
Donc le routage en tant qu'optimisation d'une stratégie de route et de vitesse pour nous, bof ?
Par contre cela n'enlève rien au bénéfice de recevoir régulièrement les bulletins météo et fichiers gribs à bord, ne serait-ce que pour tenter d'éviter dans la mesure du possible les zones de vents mauvais ou de calmes, ou alors anticiper sur les manoeuvres

[Brecqhou]

Un homme averti en vaut deux.
C'est ainsi que j'ai vécu le fort coup de vent au retour des Açores où mon beau-frère qui connaît la navigation a fait la fonction de routeur.
Le récit détaillé est sur le site présent à l'adresse suivante :
http://ovniclub.free.fr/dossiers/naviga ... acores.pdf
Chaque équipier et le routeur ont témoigné de cette expérience.

[Partir]

Merci beaucoup pour tous ces messages et infos très intéressantes !
Je suis convaincu aussi de l'importance d'avoir des personnes qui nous suivent à terre lors des traversées, mais pour nous ce sera les enfants qui se débrouillent bien en informatique, mais ne connaissent pas trop la météo.
Quelqu'un aurait une idée du coût approximatif demandé par un routeur professionnel pour par exemple une traversée du golfe de Gascogne de 3 jours et une transat de 3 semaines ?

[Marie Galante]

Quand j'ai traversé de Guadeloupe au Havre, j'utilisais le logiciel MSCAN sur PC, connecté à un récepteur BLU ICOM de bonne qualité. Un récepteur BLU Seanjean ou Sony, peu coûteux aurait probablement fait l'affaire.
On reçoit ainsi les informations durant les quarts de nuit, à partir de 2h du matin, chaque demi-heure, à raison de 20mn par carte, émises par exemple depuis l'Angleterre ou l'Amérique (NewOrleans, Boston...). De nombreux émetteurs existent sur la planète. Il y a cependant des zones mal couvertes, comme la Méditerrannée.
Les Isobars actuels, puis à 24 heures puis 3h après les vents, puis les prévisions à 72 h etc...
La réception est gratuite.
Il faut cependant disposer d'un logiciel, genre Photoshop, pour améliorer automatiquement l'aspect des images reçues, parfois tronquée ou parasitées.

Comme guide météo, commencer par exemple par le cours des Glénans.
La théorie n'est pas si complexe.
Mais il faut aussi s'habituer à regarder les nuages, sentir le vent, car entre les cartes météo reçues et la réalité, il y a souvent des décalages de nombreux milles, dus aux extrapolations.
Il faut donc interpréter en tenant compte de ce que l'on a et voit à bord. Bon vent.

[cco]

Entièrement d'accord avec GJOA. Pour avoir traversé plusieurs fois l'atlantique dans les deux sens, pas toujours à la meilleure saison et sur des bateaux beaucoup moins costauds que les Ovnis, c'est vrai que nous sommes plus "passifs" que "actifs" dans nos déplacements. Un front système se déplace en moyenne à plus de 25 noeuds alors un routage météo...d'autant plus pour une traversée du Gascogne.
Un simple coup d'oeil aux fichiers gribs avant de partir permettra d'assurer pour les 3 ou 4 premiers jours. Au delà, l'apprentissage de la météo dans son ensemble (formation, déplacement des systèmes météo, sens de rotation des vents) associé à une reception normale des bulletins météo permet de couvrir presque l'ensemble de nos besoins de navigateurs "lents".
Sur une traversée plus longue, nous n'avons pas les ressources de vitesse suffisantes pour echapper à une depression qui se creuserait plus vite que prévu ou qui changerait de cap ce qui arrive assez souvent.
Donc plus qu'un routeur, une préparation impeccable du bateau et de son équipage pour le cas où sera certainement la plus efficace des méthodes.

[Partir]

Bonjour,
J'ai continué ma petite enquête. Pour ceux que ça pourrait intéresser, le prix d'un routage meteo sur une grande traversée par exemple d'un mois serait dans une fourchette de 200 à 300 euros. Pour une traversée courte, par exemple celle du Golfe de Gascogne, la consultation des services météo gratuits ou payant (si plus personnalisés par ex chez Meteo France ou meteo consult) devrait suffire, la couverture meteo en Atlantique étant en général plutot fiable sur 3 jours.
A bientot, André

[Dummy]

Pour ceux que ce sujet et plus généralement la météo intéressent, Jean Yves Bernot, journaliste, météorologue, navigateur et surtout routeur bien connu a publié ce livre : Météo et stratégie : Croisière et course au large

Des explications détaillées pour bien comprendre et exploiter les cartes et bulletins météo reçus à bord, ainsi que sur la notion de routage meteo ou de route optimum à suivre en fonction des prévisions météorologiques et des caractéristiques de son bateau.

Jean Yves Bernot (voir son blog sur Voiles et Voiliers) a participé à de nombreuses courses dont certaines autour du monde comme la Volvo, et a routé entre autres de célèbres coureurs océaniques comme Ellen Mc Arthur et Michel Desjoyeaux, ainsi que Francis Joyon et plus récemment Frank Cammas sur Groupama 3, détenteurs à l'heure actuelle du record du tour du monde en solitaire et en équipage.